TEDFest - Welcome in Dumbo

TEDFest 2018 : Jour 2 — mercredi 11 avril

Ça y est, le TEDFest a réellement démarré aujourd’hui !

Rendez-vous à 8h30 du matin au St. Ann’s Warehouse dans le quartier Dumbo à Brooklyn (en-dessous du pont éponyme) pour un savoureux petit-déjeuner ! Il faut prendre des forces pour attaquer dans de bonnes conditions cette première journée ! 🙂

L’endroit est absolument magnifique. On vous laisse vous faire votre propre opinion sur nos photos / vidéos !

Programme de la journée : 3 sessions de talks enregistrées quelques heures auparavant à Vancouver, à TED 2018. Pas du véritable direct donc mais une proximité quand même et quelques mentions faites à TEDFest par Chris Anderson himself. Une belle reconnaissance pour tous les organisateurs présents sur ces quatre journées !

«  2018 State of the X »

Avant les conférences, Jay Herratti et la TEDx Team nous présentent pendant une petite demi-heure comment se comporte notre « TEDx Community » dans le monde !

C’est vraiment émouvant de se retrouver dans ce contexte, entourés de tous ces organisateurs venus des 4 coins du monde. Au-delà des 80 talks auxquels nous nous apprêtons à assister, c’est sans aucun doute cet aspect « rencontres » qui restera comme un souvenir inoubliable pour nous 4 !

C’est là que l’on se rend compte que le mouvement TED est une sorte de thinktank pluri-disciplinaire et mondial. Quelque part, on le savait. Là ça devient concret.

Session 1 : Doom. Gloom. Outrage. Uproar.

Tracee Ellis Ross : Premier talk vraiment émouvant et en plein dans l’actualité puisque le thème abordé concerne le harcèlement sexuel, les violences, physiques ou morales, faites aux femmes. L’un de ses messages est qu’il est de la responsabilité des hommes et non des femmes de changer les mauvais comportements sexistes de certains hommes. Diane Wolk-Rogers : Enseignante depuis 33 ans, l’école où elle travaille, à Parkland, a récemment perdu 17 de ses étudiants dans une tuerie de masse. Elle explique qu’il est temps que quelqu’un prenne en charge la responsabilité des meurtres dans la chaîne de production et de vente des armes à feu, chacun se renvoyant la balle aujourd’hui. Comment ne pas perdre espoir lorsque l’on a vécu une telle expérience ? Elle-même n’a pas la réponse, mais ses étudiants, les survivants, qui s’engagent contre l’utilisation des armes, pour leurs amis partis, sont une vraie inspiration. Jaron Lanier : Nous devons créer une culture autour de la technologie. Cette dernière est devenue invisible et nous devons défaire cela si nous souhaitons y survivre. L’ère de la récompense rapide et immédiate (la reconnaissance sociale, les « likes ») est devenue la norme et n’est pas forcément synonyme de bonheur. Nous ne devons pas punir les géants de la Silicon Valley (Jaron a beaucoup d’amis qui travaillent chez Google, Facebook…), mais nous devons les aider à prendre de bonnes décisions, à devenir meilleurs pour la société. The Soul Rebels, un ensemble musical venu tout droit de la Nouvelle-Orléans nous ont offert un interlude musical très apprécié par le public ! Zachary R. Wood : Personne n’aime être contredit, attaqué. Mais se confronter à des points de vue différents est le meilleur moyen de comprendre les autres et d’améliorer le monde. Il est donc important de ne pas rester coincé dans sa bulle avec uniquement des personnes qui ont plus ou moins la même façon de penser que nous et d’oser l’empathie ! Kirsty Duncan : d’abord scientifique, elle rejoint en 2015 le gouvernement canadien pour faire part de son expérience et représenter la communauté scientifique, lui apporter une voix audible. En effet, les scientifiques ne sont pas toujours libres de parler de leurs recherches, travailler entre eux et sont parfois censurés par les gouvernements, lobbies, médias. Elle a créé une plate-forme permettant aux scientifiques de s’exprimer. Son message : « The war on science is now over ». Steven Pinker : Pourquoi les gens n’aiment pas le progrès ? Le progrès n’est pas un miracle et chaque progrès implique de nouveaux problèmes auxquels nous devons trouver des solutions. La nature humaine est le problème. C’est aussi la solution. On vit mieux, plus longtemps, la pauvreté recule. Au travers de faits statistiques, Steven Pinker explique comment notre société progresse, lentement mais surement, malgré un pessimisme ambiant qui lui progresse, notamment dans la tonalité utilisée par les journalistes dans les principaux médias.

Session 2 : After the end of history…

Yuval Noah Harari : connu pour son best-seller « Sapiens », il a réalisé son talk via un hologramme pour aborder les risques liés à l’utilisation de nos données. Notamment dans le cadre de systèmes fascistes. Il explique qu’avec les réseaux sociaux, c’est notre égo qui est flatté et que ce type de système utilise parfaitement cette faiblesse. « En tant qu’historien, il ne faut jamais sous-estimer la bêtise humaine ». César Hidalgo : Beaucoup d’entre nous s’accordent pour dire qu’il y a un problème avec la démocratie. Les alternatives ? La démocratie directe, la démocratie liquide ? Comment utiliser l’intelligence artificielle pour améliorer la démocratie ? La solution que propose César Hidalgo permettrait à chacun d’exprimer sa voix grâce au numérique et des algorithmes, sans avoir à se faire représenter par des personnalités politiques. Cela nécessite néanmoins de tester des systèmes de votes à petite échelle (dans des bibliothèques, des associations) pour créer un modèle auquel nous pouvons accorder une confiance commune, utilisable pour des élections. Poppy Crum : Que se passe-t’il lorsqu’un ordinateur en sait plus sur nous, que nous-même ? Il est possible de tracker les émotions via différents signaux de notre corps. Est-ce effrayant ou est-ce au contraire une opportunité pour faire davantage preuve d’empathie ? C’est ce dernier message que met en valeur Poppy Crum même si il y a un inévitable débat quant à la possibilité de lire les émotions de son entourage, comme dans un livre ouvert. Kate Raworth : Pourquoi sommes-nous autant obsédés par la croissance ? La culture économique des années 60 nous a appris à viser la croissance à tout prix avec pour point culminant la consommation de masse. Nous sommes la première génération à réellement se rendre compte des impacts de cette croissance et il est temps de repenser nos objectifs de progrès. Il est alors possible de passer d’une économie centralisée à une économie distributive grâce aux nouvelles technologies (intelligence artificielle, blockchain, objets connectés). Quand vous découvrirez son talk, tout ceci sera parfaitement illustré… dans un donut ! Jay Herratti a pointé le fait que le fonctionnement de TEDx dans le monde est proche de cette économie distributive. Max Tegmark : Jusqu’où ira la puissance de l’intelligence artificielle ? Et comment gérer cette technologie qui grandit de manière exponentielle ? Il nous faut faire preuve de sagesse dans l’accompagnement de ces découvertes technologiques. Il est important d’en prendre conscience car ce qui pourrait être un futur bénéfique pourrait également être la plus grande erreur de l’humanité.

Session 3 : Nerdish delight

Dina Katabi, ingénieure, spécialisée dans l’intelligence artificielle : Les objets connectés permettent aujourd’hui de mesurer un certain nombres de signaux (par exemple, ce qui se passe durant notre sommeil). Dina Katabi compare ces signaux à la « Force » de la saga Star Wars. L’utilisation de ces signaux changeront en profondeur la façon dont nous abordons le domaine de la santé et la détection de nouvelles maladies. Supasorn Suwajanakorn, scientifique : Grâce à une technologie de reconnaissance faciale (à partir d’images d’une personnalité récupérées sur Google par exemple), il est possible de redonner vie à des personnes, à des discours, en adaptant la langue à son auditoire. Avec le machine learning, cette technologie est même capable d’apprendre à parler comme la personne, grâce à des discours vidéos de cette dernière. Une technologie réellement impressionnante par son avancée qui pose quand même des questions. Supasorn Suwajanakorn a d’ailleurs commencé à nous alerter sur le risque des fake news et de la façon dont cette technologie pourrait être détournée. Giada Gerboni, ingénieure biomédicale : Nous savons aujourd’hui fabriquer des robots extrêmement précis. Le nouveau challenge est de créer des robots moins rigides capables de s’adapter à des tâches inattendues. La manière dont se déplacent les pieuvres, les lombrics sont une excellente inspiration pour le design de nouveaux types de robots. Cela peut avoir des applications directes pour la médecine, de manière plus précise et moins risquée que dans la chirurgie actuelle, qui implique un facteur d’erreur humaine. Adam Grant : Il était déjà venu à TED en 2016. Un leader doit-il être narcissique ou faire preuve d’humilité ? Un peu des deux selon les données récupérées à la fois dans le monde de l’entreprise et du sport (NBA). Simone Giertz, inventeur robotique : C’est un peu la « Géo Trouvetou » de la journée. Un casque à brosser ses dents, un drone coiffeur, un réveil-matin à baffes ? Créer des inventions stupides n’est pas inutile : à chaque processus de création, il y a d’abord l’identification d’un problème mais aussi une bonne dose d’enthousiasme pour concrétiser ce qui a été imaginé. Rafraîchissant ! Rajiv Laroia, ingénieur curieux : 16 caméras pour le prix d’une ? Les caméras actuelles nécessitent des objectifs suffisamment gros pour capturer suffisamment de lumière. Le prototype proposé par Rajiv Laroia comporte 16 lentilles équivalentes à celles que l’on trouve dans n’importe quel smartphone. Selon la profondeur de la lumière, il est même possible de photographier en 3 dimensions, au lieu de 2. Au-delà de la passion photographique, cette technologie est applicable dans différentes situations (une caméra de recul par exemple). Melanie Shapiro : Internet est une manière incroyable d’échanger avec le monde. Mais comment faire confiance à cette technologie au point de lui confier son identité, ses mots de passe, ses cartes de crédit ? Elle propose une solution plus sécurisée, basée sur la reconnaissance biométrique. Gwynne Shotwell, Présidente de Space X, a clôturé cette session, sous la forme d’une interview par Chris Anderson. Collègue d’Elon Musk, elle est intervenue sur les ambitions de son organisation pour faciliter les déplacements via les fusées, qui permettront de remplacer les vols par avion traditionnels, pulvérisant la durée des trajets pour des coûts pas forcément inaccessibles. Objectif de mise en production, la décennie qui vient !

The Age of Amazement party

Rendez-vous cette fois-ci au 1 Hotel Brooklyn Bridge pour une soirée-apéro avec l’ensemble des participants pour échanger sur cette première journée de talks. Un bon moyen de souffler car ces premières sessions de talks ont été très denses !

Le talk qui a marqué Emmanuel :

10h16. Diane Wolk-Rogers. Les larmes aux yeux. Une prof, rescapée de la tuerie du 14 février. Elle nous raconte que le tueur allait vers elle puis il a changé de direction. Du coup elle est vivante. Et l’émotion est à son comble quand elle nous montre les images des enfants tués. Elle est activiste, on comprend pourquoi. #neveragain. De l’émotion, de la colère. Aussi. Là, on comprend, on pleure avec elle. A voir donc. Ou plutôt a vivre.

Le talk qui a marqué Hélène :

J’ai aimé le premier talk, celui de Tracee Ellis Ross, pour l’impact de son message féministe.

Le talk qui a marqué Jean-Séb :

Difficile de faire un choix, mais je mettrais une mention spéciale pour le talk de Jaron Lanier. Le sujet me touche particulièrement (les services en lignes, publicitaires, proposés par les géants de la Silicon Valley). Il nous alerte sur notre rapport à ces entreprises mais aussi et surtout appelle à « aider » ces dernières à se responsabiliser et à ne pas avoir une vision trop manichéenne et extrême dans ce débat sur l’utilisation et la monétisation de nos données.

Le talk qui a marqué Nadège :

J’ai préféré le talk de Dina Katabi. C’était le seul qui traitait à la fois de technologie et de santé. Étudier les oscillations des cycles respiratoires pour en décoder des profils et à terme détecter des maladies comme Alzheimer, Parkinson, les dépressions, etc… Anticipation ; mieux vaut prévenir que guérir.

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Auteur : Jean-Sébastien Lefévère